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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
3 novembre 2008

[Insérez ici le nom de l'émission éponyme trash de TF1 de seconde partie de soirée]

AMOUR (nom masculin, parfois utilisé au féminin pluriel, rarement au féminin singulier) :
Du latin amor (« amour, affection ») par l’occitan de même sens grâce à la littérature des troubadours qui a innové dans ce domaine.

- Sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s’unir.
"Personne que je sache, n’a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui." (Denis de Rougemont ; L’Amour et l’Occident - édition de 1946).(http://fr.wiktionary.org/wiki/amour)

- L’amour est un sentiment envers un être ou une chose qui pousse les personnes qui le ressentent à adopter un comportement, plus ou moins rationnel, les entraînant principalement à rechercher une proximité pouvant être tendre, physique, passionnée, intellectuelle, spirituelle, voire imaginaire, vis-à-vis de l'objet de cet amour.
L'amour peut être, selon la situation, faible, fort ou obsessionnel. Selon ces critères, il peut être plus ou moins contrôlé par la personne qui le ressent. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Amour)

Hyperonymes (Mot dont le sens inclut celui d'un autre mot. Fruit est un hyperonyme de pomme et de cerise) :
- Emotion
- Sentiment

Hyponymes (Mot dont le sens (sa compréhension « logique ») est inclus dans le sens d'un autre. Cheval est hyponyme de animal. Destrier est hyponyme de cheval.) :
- Adoration
- Affection
- Amitié

AmourL'amour me pose question. J'avais déjà du mal à vraiment le définir par le passé, à pouvoir dire qui j'aime ou pas, si j'aime ou pas. Ces derniers mois, l'interrogation s'est accrue. Face à quelqu'un qui ne peut plus le ressentir, je suis encore plus perplexe. Si au moment où B. m'a avoué qu'il venait de coucher avec une autre, et qu'il ne pensait plus me désirer, et que dans ce cas il ne voyait pas comment nous pouvions rester ensemble j'ai eu finalement (enfin, devrais-je dire) la certitude que je l'aimais, je suis tout de même face à un gouffre. Comment peut-on ne plus aimer (ne plus être capable de ressentir de l'amour en général, pour qui que ce soit) ? Qu'est-ce qu'aimer pour moi ? Ai-je jamais vraiment aimé ? Suis-je capable d'amour, ou ne me suis-je pas protégé (peut-être) toutes ces années, en restant extérieure à ce sentiment étrange ? Ressent-il quelque chose de si différent de ce avec quoi je vis au quotidien depuis toutes ces années ?

Quelle est ma définition de l'amour ? Ne pas pouvoir tranquillement envisager de continuer à vivre sans une certaine personne. Préférer sans aucune hésitation sa présence à son absence, avoir peur de sa disparition, sourire, et parfois pleurer en pensant à elle.

Je mets de côté ma mère, relation complexe, imposée par la génétique, à la vie à la mort. Seule personne avec qui je partage un code ADN dont le décès me toucherait vraiment, en même temps. Passons. Autre sujet.

Qui reste ? Quels sont les visages qui s'affichent, présents ou passés, qui ont embelli ma vie, ou qui continuent à l'heure actuelle ? De qui la mort m'a bouleversée, me bouleversera au plus profond ? De qui ai-je envie d'être proche, physiquement proche, concrètement proche ?

Deux noms sortent du chapeau.
E., et B.

Pour B., j'ai besoin de me tester, comme une obsession compulsive, un TOC récurrent. Et si je restais trois semaines sans contact avec lui, sans proximité physique, qu'adviendrait-il ? Me manquerait-il, aurais-je envie, besoin de son retour, comme la dernière fois  qu'il était parti dans sa famille, en janvier 2008, avant notre séparation ? Comme lors de son voyage aux sources en mai, juste après le Big Bang ? Serais-je comme les fois précédentes, triste et angoissée avant son départ, et supportant très bien l'absence après coup, vaguement indifférente, peut-être ? Je sais que cette semaine, je me suis de nouveau vue sur sa terre natale, les pieds dans le sable, la mer face à moi, lui à côté, pas loin, dans le cadre de la photographie, et que je me suis sentie bien, à ma place, en paix projetée. Est-ce cela la réponse ?

E. est morte il y a deux ans, cancer assez foudroyant. Elle m'accompagne encore maintenant, quelque part dans mon esprit.
J'étais là quand la vie est partie de son corps. Quelques jours après, par inattention, j'ai failli me paralyser un bras en l'écrasant sous une charge monstrueuse dans un accident mécanique au travail. Coincidence ? Je la considérais comme ma meilleure amie, ou du moins ce qui se rapprochait le plus de ma définition du concept, même si je ne lui ai quasiment jamais rien confié de ma vie. Quand j'ai appris qu'elle était malade, j'ai recherché compulsivement sur le net tout ce que je pouvais trouver sur le sujet, j'ai même appelé un grand hôpital aux états-unis pour savoir si son cas était traitable selon leur méthode semie-expérimentale. J'envisageais plus que sérieusement d'aller là-bas avec elle s'il y avait une chance de guérison,de rémission. Pas possible, le carcinome avait déjà attaqué l'os, dans ce cas ils ne pouvaient rien faire. A peine huit semaines encore, et c'aurait été son anniversaire. En six mois, je l'ai vu prendre cinquante ans, se transformer en vieille dame pendant que la gangrène attaquait sa joue.

Et pourtant ce n'était qu'un chat.

Mais je sais qu'elle, je l'aimais. Je serais triste quand La Truffe ne sera plus là. Il va atteindre dans quelques jours sa date limite de consommation selon les statistiques d'espérance de vie de sa marque. Il a toujours l'air d'un jeune homme. Bien bien sourd, sentant le parmesan, mais en pleine forme pour son âge, et se faisant toujours passer pour un jeune chien auprès de ses admirateurs anonymes dans la rue.  J'envisage plus "sereinement" sa mort, si je dois parler quantité, dosage, pesage froid de la douleur.

Je ne peux pas vraiment expliquer ce qui me liait à E.. Elle était plus intelligente que beaucoup de ses congénaires, vraiment, mais pas au point de sembler d'une autre planète. Elle préférait la compagnie des humains à celle de ses congénaires et des autres animaux, qu'elle tolérait pourtant, comme une reine supporte la plèbe autour d'elle, voire l'apprécie parfois.
Elle ne venait pas spécialement me consoler quand je me sentais triste, elle ne savait pas compter jusqu'à 10, je la considérais totalement comme un chat, pas comme un être humain, même s'il me semblait parfois qu'elle se voyait plus comme nous que comme un félin.

Pourtant, je suis liée à elle pour la vie, même si je l'ai rejetée quand elle arrivée chaton chez nous, même si elle ne devait rester que quelques jours le temps d'intégrer un autre foyer. Elle est gravée sur ma peau, petite tache d'encre sur le bras, à la forme stylisée au maximum, sans date, sans nom, sans explication, toujours visible, souvent regardée.

Je croyais avoir trouvé en A. et E. deux vraies amies, les seules depuis longtemps. Leur défection de ces derniers mois ne m'a cependant pas vraiment touchée, à ma grande surprise. Elle a plus perturbé B. si j'y réfléchis. Je me rends compte que je vis très bien sans elles, ET que SI je constate avec une légère amertume qu'elle ne sont toujours pas arrivées dans ma boîte mail ou sur mon messenger,  j'ai déjà oublié leur existance d'une certaine manière, et comment était la vie quand elle étaient présentes.

Je me demande si je ne suis que la matérialisation d'un traumatisme enfantile, ou si glacage émotionnel est inscrit quelque part dans mes gènes. Inné, acquis ? La réponse est-elle là, si simple, si évidemment cliché ? En résumé, dois-je vraiment blâmer mes ascendants directs, responsables chacun à leur manière d'un abandon si horrible que je me protège depuis de tout attachement ? Ou bien suis-je juste une handicapée parmi les autres, ma défaillance étant non pas physique, ni mentale, mais sentimentale ?

Peut-être que je me trompe, peut-être que j'aime. Trop d'analyse, pas assez de ressenti, trop de questions, pas assez de vie.
Suis-je mon propre rat de laboratoire ?

- "Dis papa, comment ça se passe avec le sexe des filles ?"
- "J'sais pas, j'fais qu'les enculer !" Albert Dupontel et Roland Blanche dans "Bernie" d'Albert Dupontel

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