Secrets and lies

En note de haut de page, gynécologue est vraiment l'un des métiers les plus bizarres au monde.

En réflexion du jour, j'ai l'ex le plus con du monde.

Après un quasi silence radio ce week-end, nous nous sommes vu ce soir, après ma soirée de travail. Je lui en veux toujours pour ce qui est arrivé vendredi. Nous devions recevoir en nos charmants locaux des gens assez importants, et je lui avais dit la semaine passée que je ne viendrais pas, parce que j'étais invisible, et que je ne croyais plus en rien, que de toute manière ils ne noteraient pas mon absence et qu'il n'y avait que lui qui les intéressaient. Ce fameux soir tragique du "plus là pour rien ni personne". Il m'avait juré, presqu'en pleurant, qu'il ne laisserait pas cela arriver, qu'il se mettrait dans l'ombre, qu'il me pousserait de force dans la lumière. Vendredi, je viens. Vendredi, plus tard, je pars, juste après les gens importants. Il m'a totalement oublié, il est resté à discuter avec eux. Oui il avait des excuses : problème d'équipe à régler, tensions, clientèle nombreuse, moi qui étais avec des gens que j'avais invités à l'occasion mais que je n'avais pas encore rencontrés (très sympathiques, d'ailleurs, un bon point). Non, je ne l'excuse pas, il avait promis, une promesse pour moi est un lien plus fort que tout.

Donc, ce soir, je lui en parle. Nous arrivons au sujet qui englobe le tout : ma non-croyance en moi. Pour lui, je ne cherche pas quelqu'un qui m'aime finalement, mais un agent commercial, en quelque sorte. Je lui rétorque que non, mais qu'il est facile de crier qu'il me voit pleine de talents, s'il ne se mouille pas sur le sujet, et s'il ne fait rien pour le(s) faire reconnaître par le reste du monde. Après avoir répété 58 fois que c'est à moi de commencer, de me lancer, qu'il serait là pour m'aider si je lui demandais de m'accompagner, mais pas pour faire le travail à ma place, après m'avoir torturé en me faisant comprendre qu'il ne comprenait pas à quel point j'étais bloquée dans ma réalisation personnelle, j'ai appris que ...

Oui, il m'aime puisqu'il croit vraiment en mes talents, au point de les proposer aux autres. Mais que non, c'est clair, il est le seul à les voir. Et attention, nous parlons multimedia, là. Photographie, bijoux, dessins, peluches, tout refusé.
Anéantie je suis. Je suis nulle. Je suis une merde. Pendant ce temps, il commence à peine avec son nouveau groupe, ils ont répété quatre fois, et il a déjà trois ou quatre dates de concerts (payés) prévues m'apprend-il. Putain de soleil de merde. Il peut bien me dire que là c'est parce que dans ce domaine il a les contacts, je vois quand même que deux mois versus trante cinq ans, ô rage ô desespoir, comme dirait Corneille (à moins que ce soit George Bush). C'est bien ce que je pensais, c'est parce qu'il m'aime qu'il me trouve des talents. Il est tout sauf lucide, le monde l'est pour lui par contre. Pas que je ne suis pas bonne, je suis juste médiocre. Une parmi le reste. Rien qui ressort. Rien à sauver vraiment.

En même temps, cet andouille atomique ne s'est pas rendu compte que s'il me l'avait annoncé plus tôt, je n'aurais pas perdu la foi en lui, mais juste en moi, enfin, au pire, elle se serait encore un peu plus désagrégée. Quelqu'un se serait battu publiquement pour ce qu'il voyait en moi. Donc mon égo aurait souffert d'apprendre que le monde entier me disait non, mais au moins, j'aurais eu son amour sur lequel me reposer, peut-être même au deux sens du terme, donc pour aussi repartir de plus belle, après (soyons follement optimiste). Lui ne voulait rien dire. Il pensait que ces refus (nombreux, et variés) me démoliraient le moral, et qu'il lui suffisait d'attendre pour m'en parler que cela finisse par marcher. L'optention du Saint Graal ("mon dieu, mais c'est un chef-d'oeuvre, je vous le prend tout de suite") adoucissant, anihilant l'apreté des "niet vas crever" précédents. Encore ce problème pour lui du attendre attendre, parfois jusqu'au point de non retour malheureusement, jusqu'au trop tard.
Aussi crétin que ma mère qui m'a seriné pendant 20 ans qu'elle avait choisi dans le calendrier mon prénom avec qui j'entretiens des relations plus que conflictuelles, pour me cracher au bout d'une énième dispute sur le sujet qu'en fait c'était mon père qui l'avait proposé, et qu'elle avait après coup découvert que c'était le prénom d'une enfant morte qu'il avait eu avec sa précédente femme. C'est vrai que c'aurait été bête de gâcher. Elle avait toujours voulu m'éviter de souffrir en me le cachant, total, j'en avais en plus toujours souffert pour des mauvaises raisons.

Est-ce que je dois de nouveau croire ? Mais à quoi ? A un avenir possible entre nous ? Ce qu'il affirmait avant cet aveu, c'est aussi qu'il ne changerait pas. Ce qui signifie qu'à la moindre de ses apparitions, je semblerais aussitôt éteinte, puisque lui rayonnerait. D'accord, ma lumière ne se voit que par illusion d'optique, ou plutôt en absence d'autre source lumineuse. Mais elle existe. Si nous ne devons jamais être ensemble, pour qu'elle - pour que j' - existe, quel couple sommes nous sensés former ?
Et oui, contrairement à ce qu'il avait l'air de penser, cela m'a posé un problème depuis le départ. MAis là, il est devenu intolérable. Je ne veux pas être l'ombre de quelqu'un. Estime de soi dans les choux, mais égo démoniaque. Je ne veux pas être face à une personne qui me rappelle tout les jour par sa simple présence que j'aurais pu avoir le monde dans les mains, et que parce que je suis trop conne pour réussir à lire le mode d'emploi, je l'ai laissé m'échapper, alors que pas elle.

Success is not the key to happiness. Happiness is the key to success. If you love what you are doing, you will be successful.
~ Herman Cain