Furtivement

Il est tard, je ne respecte pas mon nouvel engagement, en même temps, est-ce vraiment une surprise, etc.

Il est tard et je vais me coucher. Avant de me glisser sous les draps, quelques missions encore. Nourrir la furetto, tiens, il reste encore un peu de poulet dans sa maison, la chercher dans le salon pour lui montrer que son assiette est remplie à ras bord de nouveau. Elle est sûrement dans le canapé sous le plaid, là où elle se cache toujours depuis quelques mois, là où elle est revenue depuis que je la refais sortir ces derniers jours en mon absence. Après tout, elle est plus faible, et malade, une jolie collection de ganglions ornant sa gorge, mais elle aime toujours furetter, et elle a arrêté d'éternuer.

Evidemment elle est cachée dans le canapé, la boule en bataille qui devrait être bien lisse. Incroyable comme un furet dort autant qu'un chat, si l'on étudie le sujet in vivo. Je prends la couverture, la secoue doucement pour l'extirper de son terrier de tissu. Elle dort encore, il va lui falloir quelques secondes pour sortir de ses rêves de mustélidé et se réveiller en ayant l'air étonné qu'elle prend à chaque fois.

En fait non, elle ne se réveille pas. Définitif. Elle semble avoir été saisie dans son sommeil, je veux me raccrocher à cette idée, j'espère que ce n'est pas le chien en envahissant le sofa qui l'a étouffée, je n'étais pas là, j'ai failli, incertitudes. Pas une immense surprise, pas une excellente nouvelle. Rendez-vous chez le vétérinaire d'après-demain annulé, ce sera sans cortisone qui est sensé soulager pour elle, finalement.

Dites non à la drogue, oui à la vie.