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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
2 décembre 2008

Ces jours-ci semblent bien occupés. J'apprends

Carmen_CruCes jours-ci semblent bien occupés.

J'apprends que quelqu'un a fait ce que j'attends depuis plus de vingt ans, certes sans résultat, mais qu'au moins il a tenté. Quelqu'un a suffisamment cru en moi pour essayer de me sauver malgré moi.
Je pars bientôt de l'autre côté de l'océan sur un continent que je n'ai jamais visité, avec quelqu'un que je n'ai jamais vu, et pour seulement trois jours, ce qui est doublement contraire à toute mes habitudes.

Et ...

Hier, fin de soirée tranquille au bar, je décide de me faire un tirage de tarot. Usine à gaz pour le passé, présent chaotique, futur évident : Justice, décision à prendre, quelque chose à trancher, choix à faire, etc. Un des clients présents (ils sont très peu ce dimanche soir), regarde mon jeu, et s'intéresse. Il ne pensait pas que cela pouvait faire partie de mes occupations, lui aussi pratique (et là, la surprise est pour moi). Il n'utilise pas de tarots, mais un jeu classique, 32 cartes. Sans que je lui demande, après m'avoir emprunté les cartes plus que fatiguées de l'établissement, il se propose de me faire un tirage, et me parle tout de suite de mes parents. Dans un second temps, de mon frère, qui pense à moi et qui m'aime. Disons que je suis dans une phase de restructuration. Je ne cherche pas très loin, je décide de vérifier ses propos ce soir. Je liste tous les Y. R. trouvables sur le net, j'appelle le premier de la liste, en région parisienne.

-Allo, bonsoir, Y. R. ?
-Oui
-Vous êtes le fils de A. R. ?
-Oui
-Je suis B. (ben oui, hein, mon vrai prénom c'est pas Cheshire, malheureusement, mais au moins plus loin dans la conversation, j'aurais la confirmation que je porte bien le prénom de ma demi-soeur morte, je hais ces économies familiales)
-La fille de M., donc ?
-Oui

S'en suivra une conversation de 89 minutes, avec quelqu'un d'ouvert, chaleureux.
J'avais appelé juste pour vérifier que mon frère pensait vraiment à moi - oui je sais, je suis bizarre parfois -, c'est donc lui qui mentionné notre père, qui me demande si je veux des nouvelles, ou qui suppose que j'en veux, je ne sais plus.
Et bien j'ai un papa dans les choux, Alzheimer avancé, pipi au lit, mais qui êtes vous monsieur ? Il a l'excuse de l'âge, 82 ans. Il perdait déjà la mémoire vaguement auparavant, la situation a empirée depuis un an, il est en maison médicalisée au K. B., ses affaires sont gérées, il est géré, sous mandat. Auparavant il a fait un long séjour en hôpital classique. Y. ne savait pas que la séparation d'avec ma mère avait été si rock'n'roll (menace d'enlèvement de la part de mon géniteur, déménagement à la sauvette ou presque de ma mère, d'où silence radio par la suite). C'était un adolescent à l'époque, un enfant calme voire craintiif selon ma mère qui l'a connu pendant huit ans.
Une phrase très étrange à entendre, quasimment incongrue : "Il y a eu de l'amour, tes parents se sont aimés".

Je suis demie tata de cinq humains au moins, dont une qui n'a que trois ans de moins que moi. Il ne sait pas non plus si j'ai d'autre demi qui sont apparus après moi, peut-être un frère, mais les relation qu'il a entretenues avec A., papounet donc, étaient plus que distendues pendant vingt ans, d'où des informations en dents de scie.

J'entends aussi parler de la propention au Carmen Crüisme du monsieur des choux : l'écriture de lettres à tout bout de champ, avec carbone s'il vous plait - pour pouvoir conserver le double chez soi du temps antédiluvien où les imprimantes personnelles n'existaient pas - et pas seulement à ses proches et moins proches, non aussi au président de la République et consorts. Au moins, si mes élastiques mentaux claquent parfois, je n'ai pas à chercher très loin le coupable. Je me souviens que ma mère avait évoqué ce sujet (les lettres, pas les claquements d'élastiques), qu'il en avait écrit entre autres à ma grand-mère maternelle au moment de la séparation, la blâmant et la menaçant plus ou moins.

J'ai envie d'aller faire un tour par là-bas. Mettre les mains dans le cambois, voir ce qu'il reste de lui. Refermer quelque chose avant qu'il soit définitivement trop tard. Je ne l'ai jamais idéalisé, personne ne m'en a jamais dit du bien. Au pire j'aurais devant moi un vieillard bavant qui parlera peut-être de la guerre (Indochine, il y était, le con), ou de rien, les yeux dans le vide. Une réponse, quoi qu'il arrive.

If you don't believe in ghosts, you've never been to a family reunion. 
~ Ashleigh Brilliant

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