Charybde et Scilla sont dans un bateau, le chat tombe à l'eau

Etrangement j'arrive aujourd'hui à la fin de la période de quelques jours sensée m'amener "le début d'un nouveau cycle d'évolution et de progrès". Il y a quelques heures, j'ai appelée une amie, O., pour lui proposer un cinéma. Elle ne pouvait pas, car elle avait son fils ce soir ; par contre, j'étais invitée pour un thé ou autre, en compagnie de sa mère, une autre amie, et sa voisine, I. Sa voisine consultait à l'aide du tarot à une période de sa vie (pendant dix ans en fait). Elle a arrêté maintenant, et n'y retourne que rarement, en tout cas plus en tant qu'activité professionnelle. C'était B. qui m'en avait parlé en premier il y a plusieurs mois si je me souviens bien, avant le Big Bang. Le sujet m'avait intéressé, bien entendu. Cela faisait donc longtemps que je souhaitais la rencontrer, sans oser le demander, en attendant que cela se fasse, en quelque sorte.

Quand j'arrive chez O., tout le monde est encore là. Une dame entre deux âge, les cheveux très courts, raides, et presque tout blanc, l'allure bonhomme et la silhouette ronde est la seule inconnue à la table, il ne m'est donc pas difficile de reconnaître I. . Je suis surprise, et en même temps si j'y réfléchis deux secondes (ce que j'ai fait) absolument pas. J'ai une bouteille de Pinot gris et un sachet de chips gingembre et citronelle dans les mains. Les vingts deux lames majeures de mon jeu de Tarots sont dans mon sac, dans leur foulard violet. Là aussi, j'attends, je ne veux pas demander de but en blanc, mais voir si l'occasion se présente. Elle arrivera bien plus tard, quand il ne restera plus que nous trois. Nous parlons un peu. O; sort son jeu et coupe pour elle, et I. décide de s'occuper de mon cas, en me demandant de sortir autant de carte que de lettres dans mon prénom. Lequel ? Celui de l'acte de naissance, ou celui que je me suis offert ? Le premier.

J'entends tout ce que je pressens, tout ce que j'espère, sans en avoir vraiment fait part auparavant. La confirmation que je dois me débarrasser de mon activité, pas à n'importe quel prix. Que je dois arrêter de rester "comme un jambon, pendu(e) à attendre". Qu'il va y avoir du nouveau, de la création, des contacts intéressants.
Elle m'a parlé de l'accouchement de quelque chose de bien, et d'un "envol" d'ici mars-avril, d'un changement de région, voire de pays. J'emboiterai le pas de quelque chose qui va bousculer ma manière de vivre et de tout le reste. Et je dois enfin réussir à attraper mon intuition, qui me permettra alors de me sortir de tout. Mais elle m'a dit que je quitterai cette ville seule, que quelqu'un de nouveau entrera dans ma vie sentimentale.
Depuis ces cinq derniers jours, après avoir totalement mis une croix sur mon passé - proche, s'entend -, j'avais repris le chemin de l'attente et de l'espoir car quelque chose de grand s'était finalement passé lundi.

Je ne sais plus.

Réf. de la gravure :
Charybde et Scilla (Voyage de G.C. Schouten au sud du détroit de Magellan)
Cette notice fait partie d’une série : Voyage aux Indes orientales de GY Bontekoe [& autres voy.], Amst., de Groot 1716
Datation : 1716
Dispositif : Composition narrative. Figures sur une carte
Nature de l’image : Gravure sur bois
Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Imprimés, M-10329

The day you decide to do it is your lucky day.
~ Japanese Proverb