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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
6 mai 2009

Un pied après l'autre

cest_possibleJ'ai eu l'impression d'avoir une journée productive aujourd'hui. Levée assez tôt (oui, tout est relatif, je vous l'accorde), j'ai téléphoné à l'agence qui gérait notre ancien immeuble pour obtenir une attestation prouvant que nous n'habitons plus là-bas depuis plus de cinq ans, et qu'il était donc impossible qu'on ait pu nous délivrer du courrier à cet endroit. La personne que j'ai eu au téléphone était charmante et avait une voix jeune, la réalité concordait. Invitation à "l'endroit" (je ne sais vraiment pas trop comment appeler mon enfant handicapé qui met tant de temps à disparaître), qu'il connaissait par ses amis mais lequel il n'a encore jamais mis les pieds. Je suppose qu'il ne viendra jamais chercher son verre, mais j'étais heureuse de le proposer. Donc avec le fichier Excel mis en forme, et le reçu photocopié par ma moman, j'ai tous les éléments requis pour l'instant par notre gentille avocate, en temps et en heure.

En ce moment, de la bossa nova dans Winamp, merci D. de l'attention. Dieu que cette musique est douce à mes oreilles. B. est passé à la maison avant d'aller travailler, pas juste cinq minutes en coup de vent contrairement à d'habitude. C'est vrai que j'aurais pu lui faire remarquer, mais j'ai peur de me faire avoir de nouveau. En même temps, j'ai peur de tuer dans l'oeuf ses nouveaux efforts. Donc je ne sais toujours pas sur quel pied danser. Solution hybride, je lui ai dit la vérité : je vois, mais je ne veux pas vendre la peau de l'ours tout ça tout ça. Je suis toujours heureuse d'avoir sacrifié cette dépendance aux prédictions. Je me pose des questions en ce moment, et je ne consulte rien. J'ai supprimé tous les liens dangereux. Le plus souvent, ce rappel ("non, plus possible, tout est à la poubelle") me met de bonne humeur et me fait sourire (mélange dans mon esprit : le mot souffrir est apparu une seconde sur le bout de ma langue à la place, notons-le ici néanmoins), comme une victoire, un pouvoir nouveau. Parfois, je le regrette, comme une droguée en manque. Je dois me construire toute seule, apprendre à me faire confiance, et savoir lâcher prise.

Je continue bien-sûr à avoir peur. Il y a toujours quelque chose auquel me raccrocher, un problème, un fâcheux en suspens ...

Je trouve que j'ai vraiment bien géré ce 05 mai 2009. J'ai aussi discuté de vive voix avec quelqu'un que je ne connaissais pas, sans avoir le cœur qui lâchait quand le téléphone a sonné. Conversation agréable, amicale, évidente passés les premiers instants, alors qu'il est possible que cela débouche un jour sur euh ... sur du qui griffe et qui mord plus que tout autre chose, clairement ... Etrange de retrouver les mêmes fêlures, craintes et dysfonctionnements chez quelqu'un d'autre, chez quelqu'un du sexe opposé, chez quelqu'un de plus vieux que vous. La propension à couler le navire de soi-même au moindre doute - qui arrive trop vite d'ailleurs -, plutôt que d'attendre l'avanie, la paranoïa sur l'intérêt, et le désintérêt surtout, des autres, le goût pour les histoires compliquées voire impossibles (au moins, là, il n'y a rien à torpiller, c'est voué à l'échec dès le départ, donc c'est reposant, et en plus, si jamais cela devenait un succès, malgré tout, malgré nous, quelle bonne (?) surprise, quelle jouissance, quelle sensation de triomphe intense ...). Je suis curieuse du futur à ce sujet. Au moins j'ai un peu grandi depuis ces vingt dernières années, je ne visualise plus directement la fin de vie commune en résidence médicalisée pour petits vieux.

Je continue pour mon futur à long terme de vouloir l'autre nain méchant et égocentrique en travaux intensifs. Pas un quinquagénaire fringant propriétaire d'un superbe fouet noir et rouge, même si je sais que je pourrais l'utiliser sur lui. Attention, je ne suis pas contre (du tout du tout) par contre pour mon futur proche. Je veux  trouver pourquoi à la seconde où je l'ai vu j'ai vraiment cliqué (j'ai un doute maintenant quant à mon attention attirée à sa seule lecture, mais il me semble bien aussi que ...).

Mon chemin est un peu étrange, la destination incertaine, mais en ce moment, je regarde enfin le paysage qui défile, et j'en profite.

Journeys, like artists, are born and not made. A thousand differing circumstances contribute to them, few of them willed or determined by the will - whatever we may think.
~ Lawrence Durrell

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