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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
10 décembre 2008

Pretty Woman vs Pretty (un)Vacant

LobbyJ'étais partie pour promener le chien, mais j'ai eu envie tout d'un coup d'aller faire un tour sur les pensées de mon colocataire d'un week-end prolongé.

Je ressens maintenant le besoin d'écrire, de ne pas perdre plus de temps. Donc, je commence maintenant. Jepense que cela va durer plusieurs jours. A vos marques ...

Jeudi dernier, je suis sortie de la maison à 08h du matin, ce qui n'est pas un horaire si inhabituel pour moi, mais ce n''est pas un chien que j'avais en ma compagnie. Dans une main, une valise, dans l'autre un grand sac un peu vide. Je partais pour la gare, direction Paris. De cela j'étais sûre. Je devais retrouvais là-bas, sur le quai de la gare,  celui qui m'avait proposé un voyage direction outre-Atlantique, à priori sans aucune contre partie. Je ne savais pas s'il serait au rendez-vous. De toute manière, je passerais dans ce cas quelques jours sur Paris, j'irais rendre visite à papounet dans les choux, j'aurais fait quelque chose, quoi qu'il arrive.

Il est au bout du quai, je le reconnais. Bon, sauf s'il me trucide dans le RER (quelle étrange idée), je vais donc au moins arriver jusqu'à Charles de Gaulle, ce qui signifie qu'il y a quand même de très grandes chances que je foule le sol canadien. Bien.

Nous discutons le temps du voyage. Comme en ligne, il pose surtout beaucoup de questions. Je n'ai pas de problème pour y répondre, étrangement me connaissant, mais je culpabilise un peu de moins en avoir. Est-ce que je suis si égocentrique ? Est-ce que les autres m'indifférent ? Et-ce que je suis timide et discrète à ce point ? Peut-être tout à la fois. J'apprends que nous pouvons voyager côte à côte finalement, il n'y aura personne de connu dans le vol. CDG est l'aéroport où j'ai pris l'avion pour la première fois en direction d'Israël, encore une fois sans savoir vraiment ce que j'allais y trouver.

Enregistrement, court petit déjeuner dans un café partie duty-free. Je me sens légère et forte. Curieuse. Embarquement. JE sombre visiblement très vite dans le sommeil sans m'en être rendue compte, j'en émergerais une heure après, en ayant manqué le champagne (zut). je pensais converser avec mon futur hôte, Morphée me rattrapera beaucoup pendant le temps du vol. Je me dis que ce n'est que partie remise, j'ai tout le temps du retour, j'aurais tort, mais je n'y suis pas encore. Je ressombre, bercée par la radio Nature et Découverte. Le temps du repas arrive, il m'a été commandé un végétarien, merci petit jésus. Je savoure, parce que 1) j'ai faim (j'ai très souvent faim, en même temps) et 2) contrairement à la légende, c'est bon (mais portion congrue, salauds d'Air France). Je vole avec son consentement le fromage de mon voisin, et puis aussi son yaourt. J'oublierais le temps du vol que je suis vegan, donc. Il mange vraiment comme un moineau. C'est bien, je pourrais encore profiter du bon tiers de son assiette le soir au restaurant en ville (Tofu General Tao, excellent). Je suis une machine à dévorer la nourriture, pour 61kg et 181 cm, très étrange. Je m'inquiète néanmoins de cette tendance chez lui sans lui signifier. Il devrait manger plus. Je serais une bonne mère (sourire).

L'avion a atterri, après une dernière collation. Je suis sur le Nouveau Continent, pour la première fois de ma vie, prête à découvrir la Belle Province. Nous prenons un taxi jusqu'à l'hôtel, dont je ne sais rien. Seconde après seconde, je laisse le fil se débobiner avec plaisir et sans crainte. Curieuse. Grand hôtel. Portier. Bagagiste. Chariots dorés. Lobby comme dans les films. Triple ascenseurs. Je ne fais même pas attention à l'étage, je verrais le soir en ressortant que je suis au 14e. Dans une suite, partie chambre et partie salon, double salle de bain. Je tombe immédiatement amoureuse du lit, cet amour sera confirmé quelques heures après, quand je me glisserai entre les draps et m'endormirais immédiatement, sans accrocs, jusqu'à la sonnerie de mon téléphone le lendemain.

Mais là, il est temps de ressortir, je vais avoir le droit à ma première visite de la ville. Le seul problème, c'est que toute occupée à discuter avec mon deus ex-machina, ma mémoire visuelle est en mode veille. Il faudra refaire le parcours ultérieurement. Cette ville me plaît. Cette situation me plaît. Mon voisin de gauche (oui, je ne supporte pas d'avoir une présence sur ma droite, je lui signale, il s'en étonne et se moque de moi gentiment) est un humain plaisant. Que du plaisir.

Pourquoi est-ce tombé sur moi ? Et pourquoi pas ? Oui, se faire offrir un voyage à l'autre bout du monde par un parfait inconnu est étrange, incongru peut-être. Mais c'est aussi une manière de se sentir diablement vivant. D'avoir la preuve qu'on est visible, contrairement à ce que l'on pouvait penser. Essayer de ne pas être décevante ne sera une pensée, une crainte, qui n'arrivera qu'après.

Je savoure.

Il me reste trois jours complets, je ne veux pas en perdre une miette, je serais à la hauteur cette fois.

Just tell yourself, Duckie, you're really quite lucky!
~ Dr. Seuss

(à suivre)
Prochain épisode : où la narratrice va dans les bars toute seule la nuit pour la première fois, et découvre les délices du Français de comptoir quadragénaire lourdeau de l'autre côté du bar

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