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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
13 août 2008

Résolutions d'été (enfin d'automne si je regarde par la fenêtre)

SimonFinalement du grain à moudre pour la journée placée sous le signe du cerveau le plus mou du monde précédemment. J'étais en train de dormir sur le fauteuil de l'ordinateur devant Paris Dernière à Pékin, quand un très léger grattement à la porte me tire de ma torpeur. B. vient aux nouvelles, et ramène les sesterces du jour. Je me rends compte que j'avais vraiment sombré ailleurs, puisque là c'est un Français qui parle dans le poste, et que c'était des artistes chinois dans mon dernier souvenir imprimé sur la carte mémoire. Très peu de temps après, son téléphone sonne. B2 au bout du fil, qui va mal (mais je ne le sais pas encore). B. lui propose de passer ici, puis d'aller chez lui après. En fait, un mauvais voyage de LSD se rappelle à son bon souvenir, et lui en fait littéralement voir de toutes les couleurs. Il arrive ici, un peu mal à l'aise, surtout mal tout court. Un verre de jus de fruit, des fraises séchées confites en attendant que je liquéfie le miel pour lui donner un verre d'eau sucrée, ils sont sur le chemin du départ. Comme je voulais déjà promener La Truffe avant de piquer du nez dans mon clavier, je les suis. Je sais que je ne viendrai pas avec eux. B2 est un presqu'ami à B., pas à moi, même si nous avons des rapports excellents. En plus, il préfère sûrement un comité plus que restreint autour de lui. Bref, en un mot comme en 1253, je continue avec le chien, seule vers mon destin (Si si).

Et de nouveau cette piqûre. Comment B. fait-il pour élargir ainsi son cercle de connaissances si rapidement ? Ou comment fais-je pour le garder si restreint ? Déjà, une note de bas de page : la plupart de ceux qu'il a considéré comme des amis ont finalement disparus, pour une raison ou une autre. Tout n'a qu'un temps (sauf la valse), les gens plus que le reste. Mais quand même.

Je sors peu, par goût, ou du moins par choix. Je ne peux pas tout faire, et il paraît donc logique de penser que je vais vers ma préférence. Les occasions d'entrer en interaction avec d'autres représentants de l'espèce en est réduite d'autant. Je connais néanmoins la plupart des personnes qu'il fréquente. Mes rapports avec elles sont plus superficiels que les siens. Au détour de discussions que j'attrape, je m'aperçois qu'il en sait beaucoup plus que moi sur leur vie. Pourquoi ? Parce qu'il a l'occasion de les voir plus que moi, à l'extérieur, MAIS aussi parce qu'il n'échange pas avec elles de la même manière que moi, tout simplement. Je repense à ce qu'il m'a expliqué il y a environ une semaine. Une discussion avec sa mère, ancienne je crois, à mon propos. Pour elle, il est "facile" de parler avec moi, mais de sujets de surface - même profonds -, qui me restent extérieurs. Musique, cinéma, humour, philosophie ou politique s'il le faut, oui, mais en dehors de cela, le chat esquive, botte en touche, fuit plus ou moins discrètement, seconde nature au fil des ans qui fait que même elle ne s'en rendait plus compte avant qu'il remette le sujet sur le tapis. Il l'avait déjà mentionné cette habitude attitude il y a quelques mois. Un groupe de (trois pour le noyau dur) clients assez habitués, franchement sympathiques, dont deux avaient en gros exprimé une idée identique, à savoir : ils nous appréciaient, nous, le lieu, et les individus séparés, mais je les laissais un peu perplexes, tellement incertains de mon avis à leur propos, sûrement à les prendre pour des jeunes cons ;  un peu complexe de savoir ce que je pensais, d'entrer dans le vif du sujet, trop en retrait le sujet, position de parade avant même l'attaque. Ah bon ? Mais je les aime beaucoup moi, sinon, je ne leur parlerais même pas !! Mais oui, répond B. le sage garçon, moi je le sais, mais pour le commun des mortels , c'est tout sauf évident. Petite anguille glissante, surtout ne pas se faire attraper, sinon... Sinon, quoi, bon dieu de bois ? On va me manger ?

Il en ressort que lui s'est armé d'une patience extraprotéinée, a voulu creuser le sujet - non, ceci n'est pas une métaphore sexuelle - mais qu'il s'est quand même senti bien seul pendant un temps plus que certain, et que beaucoup auraient (ont) abandonné avant, effrayés par un tel déploiment d'écran de fumée. Tout le monde n'a pas sa volonté de pittbull accroché à son rocher (ah non, je confonds, bien entendu, le lecteur sagace aura rectifié, ce qui est accroché à son rocher, c'est la famille Rainier).

Donc j'en étais là, à réfléchir une fois seule avec la bestiole. Cela me chatouille ? Me gratouille, même ? Ce sentiment d'un peu mouf-mouf, alors que depuis hier ma Force est revenue, mérite donc que l'on s'attarde sur lui, je le sens, je le sais.
Résumons : je connais peu de monde, et peu. Quand vient la comparaison avec d'autres sur ce sujet précis, je grogne. En dehors de cela, je le vis bien. Ce que tu ne peux pas changer, accepte-le. Ce que tu peux changer, bouge ton cul, feignasse. Tu es bien à faire la méduse chez toi ? Continue. Tu trouves que tu pourrais un peu plus participer à la vie du monde à l'extérieur ? Agis.

Je ne serai jamais un animal social. Je ne suis pas obligée non plus de faire du zèle. Je n'étais pas trop motivée pour aller voir Diary Of The Dead il y a quelques semaines quand N2 me l'a proposé pourtant j'ai apprécié le film, la sortie en elle-même, l'escapade en tout bien tout honneur avec lui, et la rencontre au détour d'une rangée avec justement un des trois clients/connaissances. Donc, je dois un peu me piquer l'arrière-train pour m'extraire de ma grotte. Ce qui ne signifie pas faire gogo danseuse à cinq heure du matin enduite de Malibu ananas au Macumba Club local. Enfin pas toutes les semaines. Et puis ...

... Echanges oraux avec les autres bipèdes : Curieuse de tout, l'animal pose souvent peu de questions dans l'instant présent. Ancienne peur de se les voir retourner et discrétion venue d'ailleurs d'un côté. De l'autre, trop à exprimer souvent, encore plus qui attend tapi dans mon cortex, cerveau mobilisé à penser à mille autres choses constamment, dans le flot des événements, de la physique quantique pour les nuls, du temps de cuisson des pommes de terre, et que sais-je encore ? (Oui, que sais-je, au bout du compte ?).
Bien-sûr, il y a aussi parfois un désintérêt plus ou moins marqué pour la personne, tout simplement. Et puis aussi, c'est par le périphérique que j'arrive aux Halles. J'ai pris l'habitude de préférer savoir que quelqu'un aime ChungKing Express à mourir plutôt que connaître sa profession. Cela en devient étrange, cocasse, risible, parfois. Mets-toi les pieds dans le réel, que diable ! C'est très prosaïque le prénom de la dulcinée de quelqu'un, l'adresse de son boulot, son nombre de frères et soeurs, mais c'est aussi un morceau du gens. Tout le monde n'est pas le professeur Simon Wright (les fans du Capitaine Flam comprendront, les autres passeront par Gogole, et pis c'est tout), et d'ailleurs, si cela se trouve, le gars Simon aimerait bien qu'on lui causât de son premier emploi d'égoutier au lieu de théorèmes, j'aime.

Donc voilà, tentons l'aventure, je vais converser vrai avec les vous, et vous, et aussi eux, là derrière, pendant une semaine. J'aime bien les décisions concrètes, tant qu'à faire. Et je vais éviter d'éviter la populasse, parce que ce ne serait pas du jeu, avouez (oui, avouez, nous avons les moyens de vous faire parler).
Alors, bon, c'est quoi le prénom de votre dulciné(e) ?

Be who you are and say what you feel, because those who mind don't matter and those who matter don't mind.
~ Dr. Suess

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