My head begins to jingle Most ev'ry time I nod Obviously, quite obviously i'm odd

Dehors le ciel est gris, il fait jour, un jour d'automne. J'ai les pieds froids et mouillés, bénis soit les Crocs sans chaussette les pieds dans la rosée.

Je me sentais de nouveau ailleurs que là où je souhaitais. Et pas dans le bon état. J'ai été raccompagner B. jusqu'à sa porte, ce que j'évite normalement. J'ai continué sur le même trottoir, pas envie de rebrousser chemin pour rentrer. Je pensais faire le tour par l'autre côté, et puis j'ai encore bifurqué, mes pieds m'ont amenée dans un endroit que je ne pensais plus revoir. Le petit bras de la rivière derrière la maison de ma mère, là où nous avions été ce beau midi ensoleillé de mai, jour du retour de B. en France, jour où il m'a annoncé que quoi qu'il arrive, la version 1.0 du Nous devait cesser d'exister.
Ce matin le ciel était gris, vraiment gris, et il y avaient quatre canards dans l'eau. J'ai avancé aussi loin que je pouvais, jusqu'à la muraille les pieds dans l'eau, et plus de terre ferme pour continuer. Je suis restée là, sur une sorte de muret en contrebas, à réfléchir. Qu'est ce que je veux, bon sang de bois ? Je ne sais pas exactement. A cet instant, et à ses voisins aussi, je veux être téléportée ailleurs, ne penser à rien, enfin à une seule chose : la seconde présente, et puis la seconde présente juste après, et puis ...
Au bout de quelques minutes - je crois - je me suis levée, enfin mon corps l'a fait plus exactement, puisque mon cerveau en avait émis l'hypothèse et que j'avais décidé que c'était le moment de m'écouter et de ne pas me poser trop de questions. Je suis rentrée avec La Truffe, qui était bien content d'arrêter de contempler l'herbe verte, non mais sans blague, qu'est-ce qu'elle a pas encore trouvé cette fois-ci pour m'embêter, je vous jure, les humains ...

Si je ne sais pas vraiment ce que je veux, je peux, je dois, je vais déjà demander aux autres ce que eux veulent. Mais sérieusement. Sans cacher ma forêt derrière l'arbre de mon ironie cyniquement ravageuse. Au pire, je souffre (physiquement, moralement, dieu sait quoitement, ben oui, je connais plein de pervers maintenant) mais ce qui ne me tue pas me rend plus forte. Et j'aurais encore huit vies devant moi.

(site de Jonathan Wayshak que je ne connais pas personnellement, mais qui mérite le détour quand même ici)

Cats seem to go on the principle that it never does any harm to ask for what you want.
~ Joseph Wood Krutch