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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
20 novembre 2008

Ou je reprends ma correspondance avec mon lecteur cacochyme parce que je suis une feignasse et que je vous emmerde

zombiecat2B. a une volonté et un optimisme impressionnants. Parfois, des morceaux de déprime le prennent, et il sombre, peut-être encore plus désemparé que moi puisque c'est si rare pour lui, mais il suffit que je sois à côté et que je lui dise que tout va bien, et/ou que tout va aller bien, pour que tout se calme. Avec moi, il me faut au moins un contrat signé du sang de Dieu pour que je commence à envisager que ce n'est pas juste pour me calmer qu'on me dit cela.

Il vient de partir, là, on regardait un episode de Dr House, il voulait me tenir la main,et je l'ai gardée, parce que je ne veux pas lui faire voir que je ne suis plus vraiment là. Je ne sais pas si je reviendrais cette fois-ci, à chaque fois j'ai l'impression que c'est définitif, mes déprimes ne donnent un sentiment de justesse, alors que mes moments d'euphorie me rendent juste nostalgiques en avance ("là je me sens bien, dans quelques heures, je vais retomber, putain que j'en ai pas envie").

Il m'a encore dit sur le pas de la porte qu'il croyait en moi, que j'étais "merveilleuse" (c'est l'adjectif qu'il a choisi) et que ce serait vraiment "une honte" si cela ne devient rien. Je pense que je l'ai été, que j'aurais pu continuer à l'être, mais que c'est passé. Que je suis morte, ou dans le coma à l'intérieur depuis trop longtemps pour qu'on me ressuscite. Je souris jusqu'à ce que la porte se ferme, parce qu'il ne peut rien pour moi je crois, et que ce n'est pas la peine de l'inquiéter, de le faire se sentir petit faible et désarmé. Je souris parce que je le vois si triste de contempler la catastrophe que je suis, le gâchis, le "et si", que je vois que ses yeux cherchent quelque chose à quoi s'accrocher, et que je suis un poids dans sa vie, et pas (au pire plus) un moteur, quoi qu'il dise.

Je n'ai plus la force de me battre contre moi-même, il a cru jusqu'au milieu de cette soirée que m'aiguilloner comme un sportif à la mi-temps pourrait me redonner du peps ("allez-y, vous allez gagner, si vous perdez c'est à vous seuls que vous pourrez vous en prendre, vous valez 1000 fois mieux que ceux d'en-face"), mais je sais qu'on ne court pas le marathon quand on est cul-de-jatte. Il me semble qu'il voit enfin que cette méthode ne marche pas avec moi. Trop loin, trop longtemps, je suis devenu un zombie-chat au fil du temps, qui se compte en décennies je le crains. Sa psy disait que ce qui était important dans son état à lui, c'était de s'en occuper rapidement, ne pas le laisser s'installer, parce que là c'est là qu'arrivait le vrai piège, et qu'il était de plus en plus dur de s'en sortir. J'en suis la preuve "vivante", va-t'on dire, l'épouvantail à agiter devant les yeux effrayés des petits enfants qui cesseraient d'éprouver des sentiments pour se protéger des vilains méchants loups : "Regardez, si vous continuez, vous terminerez comme elle, et c'est assez lamentable, vous en conviendrez, sales gosses."

Je suis indifférente à la vie, à ma vie. Je reçois des coups, je me relève, je compte les blessures et les pertes, et je repars. Pas normal, pas de cette manière. Plus une machine qu'une humaine. Plus un Terminator mal foutu qu'un Major Motoko Kusanagi de Ghost In The Shell, malheureusement. En tout cas en ce 19 novembre, j'ai clairement fini de chercher mon humanité. C'est pas elle qui me donnera à manger ces prochaine années, en plus.

Je dois arrêter de croire que quelqu'un va finalement me sauver, parce que cela n'arrivera pas. J'ai décidé de ne plus y croire à partir d'hier, parce que je vois que David déclare que c'est son but, qu'il veut être mon chevalier blanc, mais qu'il est incapable de mesurer le quart du début de la tâche, et que lui, Adam, n'a pas pu non plus, alors qu'il croit sincérement en moi, depuis des années (bien le seul, d'ailleurs, pourquoi cela ne l'a jamais frappé ? Trop têtu pour se rendre compte qu'il s'est trompé, le con).

"You talk about redefining my identity. I want a guarantee that I can still be myself." Major Motoko Kusanagi. "There isn't one. Why would you wish to? All things change in a dynamic environment. Your effort to remain what you are is what limits you." Puppet Master dans Ghost In The Shell de Mamoru Oshii

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