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Ma vie lamentable (ou un furet dans le congélo)
20 avril 2009

En vie

798727297Partie depuis mercredi matin en contrée helvète, j'entends juste à cet instant son moteur démarrer devant les fenêtres de mon salon, et je me sens triste, sans savoir repartir les raisons de ce sentiment. Peur de l'avenir en général, angoisse pour le rendez-vous administratif de ce matin, désagrément profond vécu chez moi pour tous types de séparation, impression étrange et non justifiée à priori de fin, culpabilité vis-à-vis de B. ?

Mercredi, premier jour, fut un peu en retrait. Six semaines sans le voir, six semaines de plus où j'ai affirmé encore mon amour pour B., où les problèmes externes ont continué à se développer. Pas complétement froide, mais presque. Le dégel c'est fait petit à petit, le long du voyage, après le passage par cette colline où les singes sont en liberté, après les courses de dernières minutes pour le repas du soir, après le risotto au safran et salade. La situation était bien meilleure jeudi et vendredi. Réveillée pas trop tard, j'ai pu, nous avons pu profité de la lumière du jour, de la ville pleine de vie, et même de températures plutôt clémentes et d'un ciel ensolleillé (juste le jeudi pour ce dernier point).

Il est compliqué d'avoir un hôte adorable, à l'écoute de vos désirs, faiseur de pancakes vegan pour votre petit-déjeuner, et aux mains souvent cachées par des cadeaux quand vous avez vous-même du mal à vous situer dans votre vie. Je ne me suis pas attrapée à penser que je souhaitais finalement vivre en Suisse avec D., mais que les choses étaient complexes.
La discussion que nous avons eue samedi sur le choix du restaurant est une parfaite image de mon paysage mental pour ces deux jours-là : nous avions le choix entre un libanais, un chinois sans cuisses de grenouilles (boycott de cette coutume barbare) et un café dont nous venions de sortir mais qui proposait aussi des risotti alléchants. D. n'était pas enthousiaste pour cette dernière possibilité - je lui demandais de choisir, prendre des décisions est assez douloureux pour moi, même au quotidien -. Et les deux autres me convenaient. Libanais ? Connu, bon, copieux. Chinois ? Attrait de la découverte, carte intéressante pour moi. Mais impossible de prendre les deux. Et si je me trompais ?
J'ai aussi eu en tête que j'étais de plus en plus épuisée nerveusement, et que c'était mes premières vraies - courtes- vacances/déconnection depuis plus d'un mois.
Ma première vraie opportunité de voir longuement et régulièrement la lumière du jour depuis presque une demi année. Que cela ne pouvait qu'avoir de l'influence, un paramètre en plus à prendre en compte.

Samedi a commencé tôt, selon mes critères personnels, mais pas assez. J'ai du écrire me battre pour rédiger/envoyer un mail à notre avocate, pour une demande de rendez-vous, message que j'ai écrit avant d'aller me coucher dans la nuit de jeudi à vendredi, après avoir laissé un message sur son répondeur la veille. J'aurais pu être endormie beaucoup plus rapidement, donc. Nous avions été nous renseigner pour un appareil photo reflex pour moi le jour d'avant, nous n'avons pas eu le temps de l'acheter finalement le vendredi, mais d'autres achats "professionnels" avaient pu prendre place dans l'après-midi. Partie remise, puisque mon sésame vers le monde merveilleux de l'image de qualité est arrivé samedi matin le temps que je me réveille.
Samedi ? J'avais déjà conscience que je devais revenir, pas exactement comme une piqûre de rappel à la réalité, même si les sms de B. du premier jour étaient arrivés avec retard (ne pas oublier de rajouter ce désagrément légal mentionné plus haut aussi). Je me dis que j'avais besoin de couper avec ma vie d'ici, de me dire qu'elle n'existait pas, ou plus exactement que je souhaitais qu'elle n'existe pas, au moins pendant ces presque 48 heures, du mercredi soir, début du dégel, au samedi aprés-midi, recommencement de l'agacement et de l'angoisse, d'abord légère, puis pesante le dimanche.

si je dois garder une feuille de route de ce séjour elle ressemblerait à cela :

mercredi matin/après-midi
Préparation vaguement stressée. Gauchitude de ma part, de la sienne. Froideur et réserve. Cette fois-ci, je n'irais pas somnoler à l'arrière, parce que je n'en éprouve pas le besoin physique. Le détour par nos cousins singes, le mini stock de snack au fromage sans fromage, le soleil, la lumière m'apaisent un peu, me rendent de plus en plus souriante, même si cela passe par une phase peste taquinante, à coup d'orties s'il le faut.

mercredi soir
Arrivée juste à temps pour faire les courses de nourriture pour mon séjour. Débarquement, repos des guerriers, discussions légères, repas, et plus si affinité. Nouveaux amis à tester, composés à 100% d'acier chirurgical.
03h30 je suis au lit, lui dors déjà. Cet horaire me rend fière de moi.

Jeudi
La complicité que nous pouvons avoir dans nos meilleurs moments depuis huit mois est présente, ce qui n'était pas gagné. Mon petit-déjeuner est copieux, nous partons ensuite en ville. Nous sommes sensés lui trouver de nouvelles lunettes de soleil, voir pour ce fameux appareil photo, faire un peu de lèche-vitrine. Pas de chance, le magasin qu'il visait est fermé jusqu'à lundi. Nous en trouvons un autre. Je suis un peu effrayée par le prix. Sponsor. Comment dois-je comprendre sponsor, dans ce cas ? Ai-je raison d'accepter ? PAs de décision hâtive, j'en aurais une crise cardiaque. J'ai aussi besoin d'une paire de semelles, parce que là, finalement, les chaussures commandées sur le net sont bien comme indiquées deux pointures trop grandes, contrairement à mes calculs de conversion. Elles me plaisent, devrais-je m'en inquièter ? Ma vie n'est qu'inquiétude succédant les unes aux autres...
Il est 19h15. Temps de se faire un film, Ponyo sur la falaise, parce qu'un animé japonais en version original me fera le plus grand bien. J'en manquerais quelques minutes vers le dernier tiers, terrassée par une attaque de fatigue. A part cela, nous avons été deux à apprécier le film, au bout du compte.
Le jeudi, c'est thailandais, légumes sautés pour moi. Privés de dessert, parce qu'il est trop tard, la cuisine est vidée de ses travailleurs par contre. Le vin est bon, les débats sont agréables. Discussion sur la vie, nos vies, les amis, le BDSM qui devient une composante parmi une autre de son existence, et plus un but en soi, coup de fil d'un de ses amis, qui est juste à côté et ne le sait pas, en mode hyperactif et boissons alcoolisées.
J'apprendrais avant la partie lutte contre son ordinateur pour ce mail qui m'embête, la manière dont les Hittites ont disparus de la surface de l'Anatolie.

Vendredi
Réveil très matinal pour moi encore, même si j'aurais préféré mieux, ou au moins comme la veille. Direction magasin de bricolage, pour les rivets et les oeillets qui me manquent pour la seconde partie du "Projet". Il n'est plus temps pour moi de me décider en cinq minutes pour l'appareil photo. Il est trop tard pour les lunettes. Nous prenons un verre au centre ville, où nous rejoint l'ami de la veille, en mode hyper hyperactif, et volubile à 101%. Le vin rouge est agréable encore une fois. Une jeune fille à la table d'à côté demande deux ou trois fois du feu à D., qui prend une boîte d'allumettes au bar lorsqu'il ramène une nouvelle tournée. Il inscrit son numéro à l'intérieur. Comme les demoiselles partent avant nous, il lui donne quand elle passe devant notre table. Puis S., l'ami, doit rentrer chez lui auprès de sa dulcinée.
A priori, pas de résultat encore pour les feux de l'amour.
Détour par le vidéoclub et le bar que D. fréquente le plus pour deux pizzas, dont une tomate sans mozzarella et double dose de roquette à la place pour moi. Je lui volerai un part de la sienne après avoir fini la mienne. j'ai faim. Je reprends du risotto de la veille. La salade est excellente aussi.
The Yes Man me fait sentir bien. Envie de croire.
Je suis un peu fatiguée. J'ai le droit au massage promis des pieds. J'insite un peu. J'aurais un massage complet, qui m'achève, je suis déjà presque endormie lorqu'il termine. J'avais prévu le coup, je suis déjà complétement prête pour le passage du marchand de sable.

Samedi.
Le temps de me réveiller, de manger et de me préparer, il est parti en ville acheter l'appareil photo. Devrais-je dire non ? Quand il reviens, je suis prête. j'ai envie de l'essayer, mais la batterie doit d'abord être chargée. Chaussettes caleçon pour lui, et puis lunettes, je suis contente de mes conseils. Il est encore temps d'aller voir pour un sac de transport pour l'objet qui garde en mémoire des images fixes du réel. Evidemment, il y a du pour et du contre dans chaque modèle, j'hésite, je ne sais pas. Il finit par prendre les deux derniers ex-aequos. Devrais-je dire non ? Nous allons boire un verre, gin Red Bull pour lui, Kinley citron pour moi. Le menu risottis m'interesse, il y a toujours ce chinois à découvrir, il est juste à côté. C'est un bon choix, merci. Ils ne font pas de demi-bouteille de vin. Gewurtztraminer. Oui, je suis très joyeuse. Peut-être aussi parce justement j'ai commencé à ne plus l'être en me réveillant, parce que cette boule qui me quitte si difficilement est revenue. Je lui prends queques morceaux de boeuf croustillant au sésame. Je n'ai aucune tenue quand j'ai bu. J'ai envie de cul. Je le dis. Je l'attrape dans un renfoncement de porte de magasin, je vois des gens passer, certains nous voir et nous regarder, d'autres non, je m'en moque, ce n'est pas mon territoire. Il veut rentrer. Très bien, nous continuerons donc les choses sérieuses chez lui. Je vais un peu m'allonger dans la chambre ensuite sur sa suggestion, mon taux d'alcoolémie me rend plus que somnolente maintenant. Je ne dors pas exactement, mais je ne suis plus vraiment là non plus. Environ deux heures après, il repasse la tête dans la porte, lui aussi est fatigué, il s'est endormi devant le film qu'il a commencé à visionner ( Bedtime Stories, loué avec The Yes Man vu la veille. C'est l'heure de l'extinction des feux. Demain réveil avant midi (première fois de puis ?). Normalement, nous pourrons caler le visionnage du deuxième film, le réveil, la préparation des bagages, le petit-déjeuner. Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de rentrer. Oui, j'aime B., j'ai peur de l'avenir, et tout ce qui concerne le professionnel m'ennuie, dans le meilleur des cas.

Dimanche
Le programme a été suivi. Je suis bien rentrée. Mon store de chambre est bien réparé. Le moment du départ est étrangement douloureux.
Retour au début de ce post.

While there's life, there's hope.
~ Marcus Tullius Cicero

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